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“Bélizaire et les enfants Frey”, le mystérieux tableau qui documente l’histoire des esclaves noirs américains

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“Bélizaire et les enfants Frey”, le mystérieux tableau qui documente l’histoire des esclaves noirs américains

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Lydie

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“Bélizaire et les enfants Frey”, le mystérieux tableau qui documente l’histoire des esclaves noirs américains EmptySujet:“Bélizaire et les enfants Frey”, le mystérieux tableau qui documente l’histoire des esclaves noirs américains Mer 13 Sep - 16:58Message n°1sur la page N°1

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Trois enfants, sous le ciel gris plombé de la Louisiane. Pendant près d’un siècle, cette toile attribuée à un portraitiste français, Jacques Amans (1801-1888), abandonnée dans un sous-sol d’un musée d’art de La Nouvelle-Orléans avant d’être vendue aux enchères, cachait un secret : un quatrième protagoniste, qu’une couche de peinture avait effacé de la scène champêtre, ne laissant transparaître qu’une ombre. Les recoupements opiniâtres d’un collectionneur américain d’origine créole, Jeremy K. Simien, allié à une historienne de la Louisiane, Katy Shannon, ont permis à la peinture, après deux restaurations, de retrouver le visage et le nom du personnage gommé. Celle d’un adolescent noir songeur, appuyé contre un chêne – Bélizaire, esclave au service du riche banquier Frederick Frey, que l’artiste parisien Jacques Amans, portraitiste reconnu dans La Nouvelle-Orléans, a représenté en 1837, peu après son arrivée sur les rives du Mississippi.

Ce qui fait de Bélizaire et les enfants Frey sans doute le premier portrait naturaliste d’un esclave noir nommé, dans un paysage du sud des États-Unis. Le prestigieux Metropolitan Museum of Art (Met), l’équivalent new-yorkais du Louvre, qui s’attaque à corriger les manques et les asymétries d’une collection de plus de deux ­millions d’œuvres d’art, vient d’acquérir cette pièce exceptionnelle. Un achat d’autant plus important que le tableau exprime à travers sa composition « la tension raciale nuancée de l’époque, en représentant un Bélizaire de quinze ans perdu dans ses pensées et subtilement séparé des enfants de son esclavagiste blanc », déclare la conservatrice Elizabeth Kornhauser.

Une enquête à poursuivre
« De telles œuvres sont rares », confirme l’historienne de l’art Cécile Debray, directrice du musée Picasso et co-commissaire en 2019 de l’exposition, pionnière en France, Le modèle noir de Géricault à Matisse, au musée d’Orsay. « Les esclaves sont en effet peu représentés, hormis au XVIIIe siècle dans des toiles de style orientaliste, qui montrent l’esclave noir dans la position du serviteur – manière pour les aristocrates et des grands bourgeois, d’exprimer une position sociale. » Ce qui n’est pas le cas de Bélizaire. Dans ce portrait de groupe relativement conventionnel, il occupe une place étonnante pour l’époque, comme en surplomb, protecteur de la fratrie – les deux fillettes représentées, Elizabeth et Léontine Frey, disparaîtront avant même que l’huile ne sèche sur la toile, emportées par la fièvre jaune.

« La pose du jeune homme noir, très romantique, en retrait, donne presque l’impression qu’il a été peint à un autre moment. Il y a donc une enquête à poursuivre, passionnante pour le Met qui fait entrer en collection un tableau dont l’histoire doit encore être écrite, avec des enjeux politiques, culturels d’histoire de l’art », conclut Cécile Debray. « Bélizaire a en effet été recouvert au tournant du XIXe siècle, ce qui en dit long sur le racisme qui visiblement s’est exacerbé, et sur la place des modèles noirs en peinture. » Pour le moment, la piste suivie avec maestria par l’historienne de la Louisiane Katy Shannon à partir de l’arrière-plan craquelé de l’œuvre se perd en 1861, à l’aube de la guerre de Sécession, qui met fin à l’esclavage aux États-Unis. Qu’est devenu ensuite Bélizaire ? Quelque deux cents ans après sa naissance, le Met exposera son portrait à l’automne.

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